Mot de la Directrice

Le 24 janvier 1977. L’Université Saint-Joseph de Beyrouth avait célébré son premier centenaire deux ans plus tôt. A l’âge vénérable de 102 ans, l’université a décidé de s’ouvrir vers les régions, à l’époque où la guerre civile faisait des ravages dans la capitale et ses banlieues. Ancrée dans sa mission, l’USJ a non seulement fait face aux bombardements et aux déchirements sociaux frappant ses divers campus à Beyrouth et à Mar Roukoz, mais a de plus eu une pensée vers les citoyens bloqués dans leurs régions respectives, au Nord, au Sud et dans la Békaa. Ainsi, des milliers d’étudiants vivant à Zahlé et privés d’études supérieures, par les routes bloquées, par les quartiers bombardés, par les parents inquiets, peuvent désormais avoir accès à des formations universitaires, en droit, en gestion et management, puis en agronomie et en génie civil et électrique. 50 étudiants en droit et 150 étudiants en gestion et management s’inscrivent en septembre 1977. En 1980, une première promotion de diplômés en gestion et management de l’USJ-Zahlé voit le jour. Et les diplômés se succèdent... en gestion, en agronomie, en sciences infirmières, qui brillent dans la ville et la région, brillent par leurs succès, leur contribution à la construction et au développement, leur implication dans le tissu social et économique. Aujourd’hui, ils sont mille, et l’USJ est plus que fière de ses ressortissants, cadres, experts, employés et employeurs, raison d’être de cette université, qui, 40 ans plus tôt, avait osé, la première, s’installer à Zahlé, parce que « Une nation, c’est une volonté de vivre ensemble; c’est aussi l’attachement à une terre » comme l’a dit P. Jean DUCRUET sj dans son discours d’inauguration du CEUZB le 24 janvier 1977.

A vous, jeunes gens d’aujourd’hui, je vous dis : je sais que dans un pays où le citoyen se trouve tous les jours obligé de faire des compromis et de refouler sa frustration, parler de qualité, d’excellence et du dur labeur exigé pour y arriver, se rapproche plus d’une chimère lointaine que d’une réalité concrète, comme si on parlait d’un beau diamant hors d’atteinte. Pourtant, je vous en conjure, n’ayez pas peur d’opter vers l’excellence. N’ayez pas peur de cibler très haut. N’ayez pas peur d’exiger de la qualité, dans toutes les situations où vous pourrez vous trouver. N’ayez pas peur d’un chemin difficile quand il vous mène vers la perfection. Plus vous vous investissez dans ce que vous faites, dans vos études, vos relations, vos actions, plus les fruits que vous cueillerez seront parfaits et plus le bonheur de l’accomplissement sera savoureux. En vos mains, repose l’avenir de cette société, de ce pays. Pour l’amour de Dieu, du Liban et de vous-même ne faites pas de compromis !